Podcast design sprint
Bienvenue sur ce Millenials Pognon Podcast je suis Damien WĂĽrsten et ensemble Ă travers des interviews avec des entrepreneurs, investisseurs ou crypto maximalistes on va comprendre comment fonctionne le monde de demain avec ceux qui bâtissent aujourd’hui.
On a la chance de discuter avec StĂ©phane Cruchon CEO de Design Sprint Ltd une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e dans le design sprint une mĂ©thode de workshops créée par l’incubateur de Google qui permet en moins d’une semaine d’aboutir en un prototype c’est
vraiment une super conversation que l’on a eue oĂą l’on a notamment abordĂ© les sujets suivants :
- Comment StĂ©phane est passĂ© de designer employĂ© Ă CEO d’une sociĂ©tĂ© pionnière dans le Design Sprint
- Qu’est ce que le design sprint parce que vous avez sĂ»rement pas compris mon explication et StĂ©phane le fera beaucoup mieux que moi
- Comment a-il trouvé ses premiers clients alors que la méthode était pratiquement inconnue en Suisse
- L’importance de sa stratĂ©gie de contenus sur LinkedIn pour sa sociĂ©tĂ©
Et encore plein d’autres sujets allez on Ă©coute :
Podcast
– Salut Steph merci de venir Ă mon micro donc avant
de commencer de parler de ton activité et de ta société Design Sprint Ltd, est ça est ce que
tu peux nous parler de ton background et qu’est ce qui t’a amenĂ© Ă la crĂ©er ?
– Merci beaucoup Damien pour l’invitation ça me fait très plaisir d’ĂŞtre lĂ ,
donc je m’appelle StĂ©phane Cruchon, – Steph Cruchon- vous me trouvez sous ce nom lĂ sur LinkedIn et en fait je suis designer. On dit UX designer ça veut dire « user
experience designer », et je design et des produits,  des expĂ©rience clients, beaucoup de produits digitaux, mais ça va bien au-delĂ de ça,  le design ça peut ĂŞtre repenser des services complexes et des systèmes ou des expĂ©riences donc ça peut ĂŞtre assez global et puis mon background, ce que j’ai fait, ça s’appelait Ă l’Ă©poque « concepteur en multimĂ©dia » oui ça date,  ça sonne un peu old school mais maintenant on appelle cela  « interactive media designer » beaucoup plus classe.  C’est une formation qui touche Ă tout dont le multimĂ©dia Ă l’Ă©poque, ensuite après j’ai fait plutĂ´t du design du graphisme, ensuite du code front-end dans des grosses agences web, j’ai bossĂ© environ 6 – 7 ans pour des très gros sites horlogers, ou le World Economic Forum,  de grosses plateformes comme ça…
Donc dans le web au dĂ©part, puis de fil en aiguille, j’en suis venu Ă faire de plus en plus de design UX donc d’expĂ©rience pour des sites web et d’applications mobiles.
– Donc tu Ă©tais dans la première vague d’UX designers alors ? Parce que c’est rĂ©cent
– C’est assez rĂ©cent ce mĂ©tier en Suisse oui, mais quand mĂŞme, qu’on se le dise, l’UX est apparu aux States il y a une vingtaine d’annĂ©es
quand mĂŞme,  après c’Ă©tait extrĂŞmement niche, au dĂ©part c’Ă©tait seulement des toutes grandes boites tech genre Google ou Facebook qui utilisaient les services des UX Designers.
– Et puis ça s’est dĂ©mocratisĂ© avec le temps,  en suisse c’est venu comme d’habitude plus tard (comme pour tout le reste en Suisse), mais oui j’Ă©tais dans les premières volĂ©es dans les premières dans les premiers UX et maintenant j’ai quand mĂŞme 15 ans d’expĂ©rience dans le design digital dans l’UX etc… et c’est ce qui m’a conduit en fait assez naturellement Ă crĂ©er Design Sprint SA Ă partir d’un mĂ©thode d’UX en fait qui s’appelle le design sprint.
– Donc tu as tes annĂ©es d’expĂ©rience avec de gros sites web et après c’est Ă quel moment que branch out pour crĂ©er ta propre sociĂ©tĂ© ? A quel moment tu te dis « maintenant je pars tout seul je dois ĂŞtre mon propre patron »
– Il y a eu plusieurs dĂ©clics, je pense Ă des moments assez  important aussi…
je pense que j’ai toujours eu un problème avec l’engagement, dans le sens, ĂŞtre Ă 100% employĂ©. J’ai toujours Ă©tĂ© un entrepreneur, pour moi ç’a toujours Ă©tĂ© assez difficile d’être complètement employĂ©, parce que j’avais toujours un peu des side-projects des choses que je voulais faire de mon cĂ´tĂ©, donc en fait j’ai rarement Ă©tĂ© employĂ© Ă 100% j’avais toujours une petite part de freelance depuis le dĂ©part c’Ă©tait un peu ma soupape, et puis j’aimais aussi travailler sur mes propres projets et après de fil en aiguille j’ai travaillĂ© dans des très dans le web je suis parti travailler dans un super bureau d’architecture et de design sur fribourg, on travaillait pour les applications d’une grande banque, c’Ă©tait hyper intĂ©ressant lĂ j’ai pu rencontrer des architectes, et puis aussi d’autres manières de travailler, donc c’Ă©tait plutĂ´t l’expĂ©rience petit studio. Et puis après j’ai Ă©tĂ© engagĂ© (je ne vais pas dire de nom) mais dans un dans une Ă©norme structure, très connue en fait comme senior UX Designer. Et je ne me suis pas du tout plu, c’est Ă dire que je suis arrivĂ© au bout d’une semaine je savais qu’il fallait que me casse.
j’avais l’impression d’ĂŞtre dans les seventies quoi, c’Ă©tait incroyable et je me suis dit il faut absolument que je m’Ă©jecte il faut que je parte,  puis ça faisait un moment dĂ©jĂ que j’avais ce projet de dĂ©marrer ma propre structure.
J’avais déjà découvert le design sprint et je me suis dit
lĂ il y a un truc Ă faire, c’est en 2015, je me suis dit : personne ne le fait en suisse, personne n’en a jamais entendu parler, et du coup je me suis je me suis lancĂ©. 1er janvier 2016 officiellement j’ai lancĂ© ma boĂ®te.
– Parle nous de cette mĂ©thode, le « Design Sprint » que vous utilisez dans ta sociĂ©tĂ© ?
OK alors le truc compliquĂ© comprendre c’est que ma sociĂ©tĂ© s’appelle Design Sprint SA (Design Sprint Ltd) et on fait du design Sprint et on est archi spĂ©cialisĂ©s lĂ -dedans. Le Design Sprint c’est probablement le trend le plus « hot » dans le domaine de l’UX Design, c’est probablement aussi la mĂ©thode d’innovation qui intĂ©resse le plus de monde Ă l’heure actuelle.  Pourquoi ? parce que c’est une mĂ©thode
d’innovation qui au dĂ©part Ă©tait secrète qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e chez Google ventures,
l’ accĂ©lĂ©rateur de start-up de Google, entre 2011 et 2015.  Donc c’Ă©tait utilisĂ© vraiment dans le plus grand secret Ă l’interne de chez Google et puis en 2015 ils ont commencĂ© Ă parler un peu de leur mĂ©thode, de comment ils travaillaient, de comment il avaient créé ce workshop qui est très tendu, qui dure cinq jours,  comme un bootcamp en fait.
Durant cette semaine, on passe de « on a un problème ou une vague idĂ©e super floue »  à « on va travailler ensemble, on va s’aligner sur les idĂ©es et construire un prototype rĂ©aliste »  et ensuite on fait des tests sur ce prototype.  En fait c’est un travail qu’on ferait normalement pendant plusieurs annĂ©es, ou plusieurs mois, et on est capables de le condenser en cinq jours ça va extrĂŞmement vite, car les bonnes personnes sont lĂ .
J’aime bien comparer le Design Sprint à la haute montagne dans l’UX, c’est ce qui est le plus dur à faire mais c’est aussi le truc le plus excitant. Donc beaucoup de
personnes en parlent Ă l’heure actuelle, et le succès de la mĂ©thode est apparu car elle a Ă©tĂ© popularisĂ©e par le livre de Jake Knapp « Sprint », allez voir sur Google ou Amazon et tapez  « sprint » ou « design sprint » et  vous allez tomber sur un livre bleu. Jake Knapp, alors designer chez Google Ventures a inventĂ© la mĂ©thode et il est l’auteur du livre.
Je me suis lancé avant que le livre existe,
– Ah ouais justement je regardais les dates, tu t’es vraiment lancĂ© très tĂ´t
– En fait le truc c’est que je suis arrivĂ© sur ce nom, ce concept de design sprint de par mes expĂ©riences passĂ©es, parce que je travaillais en agile, on faisait des sprints agiles avec des dĂ©veloppeurs et j’étais designer, et du coup j’avais dĂ©jĂ le nom de domaine, pour un projet perso. Un jour que je tape le nom de domaine design sprint dans google pour trouver mon site et je tombe sur une page beaucoup plus rĂ©cente qui est
gv.com.com/sprint/ ,« le design sprint » et lĂ je dĂ©couvre ça courant 2015 et je fais wow, mais c’est quoi ce truc… et je lis et je me rends
compte Ă quel point c’est  puissant, c’est un peu l’arme secrète,  il y avait ce nom qui revenait toujours Jake Knapp : et moi j’ai fini par lui Ă©crire mi 2015. Jake me rĂ©pond et trouve super cool que j’aie envie de faire des Design Sprints en Suisse, il me dit que j’ai le droit d’en faire et il me dit en plus qu’il est en train de publier des articles sur le blog de Google Ventures (GV) qui deviendront un livre. Donc en fait, courant 2015 et on Ă©tait dĂ©jĂ en contact via email etc il m’a bien sĂ»r donnĂ© l’autorisation de me lancer en utilisant cette mĂ©thode c’est
du coup le livre sort en mars 2016 et puisque j’ai pas dit avant mais qui est très important c’est que le livre devient un des livres les plus influents dans le domaine de l’user expĂ©rience design  (UX) de ces dernières annĂ©es, et devient un best-seller du New York Times. Donc pour moi c’Ă©tait un vrai cadeau, une vraie chance.
Je m’attendais au succès de la mĂ©thode, parce que ça fait très longtemps que je suis
dans le game mais je ne m’attendais pas à ce retentissement, cet impact.
– Le livre est aussi arrivĂ© au bon moment en fait, parce que le problème quand on travaille des designers, moi en tant que client, c’est toujours hyper difficile pour moi d’exprimer ce que je veux, avec des mots, c’est hyper aussi frustrant des fois quand pour le designer parce que c’est
difficile pour lui de capter exactement ce qu’on doit faire et justement avec ce design sprint on s’aligne. Quand j’ai lu le livre je me suis dit, alors ça c’est incroyable parce qu’on peut arriver Ă un prototype Ă une vitesse qui est aussi rapide, et lĂ on peut tout de suite voir si ça fonctionne ou pas.  Je trouve ça hyper puissant en fait comme mĂ©thode.
Je me suis dit ça va révolutionner quoi… et cinq ans c’est le cas.
– Clairement, et je pense tu mets le doigt sur tellement de choses qui sont hyper importantes en fait, la première chose c’est que quand on parle de design ici ou de UX design on parle pas de faire des jolies cartes de visites ou de jolis logos, lĂ c’est vraiment l’acte de design et
de repenser des produits, des systèmes, dĂ©-risquer des idĂ©es… j’ai un peu une thĂ©orie c’est que tout ce qui Ă©tait simple Ă designer, en fait, ça a Ă©tĂ© fait. Maintenant n’importe peut lancer une App plus ou moins facilement. Donc Ă chaque fois qu’il y a un besoin, il y a un outil qui est créé.
En fait tout outil qui peut ĂŞtre créé par deux mecs dans un garage, en 2020 ça a Ă©tĂ© fait Ă mon sens, par contre ce qui n’a pas encore Ă©tĂ© fait c’est tout ce qui est compliqué ; je pense beaucoup au domaine de la SantĂ© par exemple oĂą y a des trucs bien compliquĂ©s Ă rĂ©gler, des choses qui n’ont pas Ă©tĂ© digitalisĂ©es.  On a vu pendant la crise du COVID-19, l’Office fĂ©dĂ©ral de la santĂ© public en Suisse demandait que les cas de COVID soit signalĂ©s en envoyant des fax Ă l’ancienne. Et on voit Ă quel point les domaines de
l’administration, des gouvernements,  de la santé…  n’ont pas Ă©tĂ© numĂ©risĂ©s, digitalisĂ©s et on est seulement en train d’attaquer ces problèmes lĂ .
Tu ne peux pas demander Ă un designer qui a 22 ans qui est dans son agence « tiens règle moi ce problème d’interface mĂ©dicale » pour faire ça, c’est juste beaucoup trop complexe et le mec il connaĂ®t pas le mĂ©tier. Donc quand j’ai vu le Sprint, c’est vraiment la puissance du format : tu te mets 5 jours avec les personnes qui sont les meilleurs experts au monde de ce domaine lĂ , et toi en tant que Designer, tu amènes bien sĂ»r tes connaissances du processus de design mais tu travailles avec les meilleurs experts sur leurs produits, dans le plus grand secret, et c’est ça qui rend le truc vraiment puissant et c’est ça qui fait gagner autant de temps,  c’est qu’en fait il y a les bonnes personnes qui sont impliquĂ©es.
– Donc toutes ces personnes qui ont une connaissance pointue de la problĂ©matique pourront amener leurs propres inputs. Cette petite team commando passe cinq jours ensemble sur dans cet espèce de bootcamp après ça peut sortir des choses assez incroyables. En fait ça me rappelle ce que faisait IDEO aux Etats Unis, le Design thinking mais en plus actionnable.
– Le Design Thinking c’est IDEO qui le popularise Ă Stanford University,
philosophiquement c’est le mĂŞme principe, recherche, ideation, prototype et tests,  tu travailles avec des Ă©quipes pluridisciplinaires etc, en fait le Design Thinking est plus connu que le  Design Sprint.
Le problème avec le Design thinking, c’est que même si la philosophie est excellente, il n’y a pas une recette précise, une recette qui te dit comment engager les personnes.
Justement le Design Sprint amène cette structure en fait dans le processus de crĂ©ation donc en fait comme tu le dis, Jake Knapp s’est inspirĂ© du travail d’IDEO,
Il a compris comment appliquer le Design Thinking, et les bonnes pratiques d’UX
design mais il en a fait un workshop qui du coup, devient beaucoup plus facile Ă intĂ©grer dans toute entreprise parce qu’il dure que cinq jours et tu peux aussi intĂ©grer des
des gens importants  dans des grosses sociétés.
-J’imagine que c’était compliqué de vendre ce Design Sprint surtout pour des gens
Qui ne connaissaient pas au premier abord , comment tu as pu vendre tes premiers designs sprints ? Je trouve ça assez incroyable, en 2016 tu as ouvert la société alors que ça n’était pas connu et tu as dû convaincre des sociétés de te donner de l’argent  pour que tu puisses organiser leurs design sprints, ça a pas dû être facile !
– Non, c’est clair mais je pense que ça c’est le chemin de tout entrepreneur surtout pour le coup j’Ă©tais vraiment en avance, donc en
fait je devais en mĂŞme temps lancer un business Ă partir de rien et en mĂŞme temps
faire connaĂ®tre et la mĂ©thode, donc après j’ai eu je pense quelques fois des coups de chance mais c’est aussi Ă©normĂ©ment de travail donc des choses qui ont plaidĂ© je dirais en ma faveur et qui m’ont aidĂ© c’est que j’avais tout un background en fait de dix annĂ©es d’UX Design et des clients qui me connaissaient.
– J’avais dĂ©jĂ un rĂ©seau et je ne sortais pas de nulle part,  et puis quand je suis venu vers ces personnes que je connaissais qui Ă©tait parfois des
managers assez important je leur disais « hĂ© ça c’est le futur regarde ce truc là » et ils m’écoutaient. C’est dĂ©jĂ une des premières choses qui Ă©taient importantes la deuxième c’est que j’ai pu très rapidement prouver les rĂ©sultats donc j’avais des choses Ă montrer et ça je pense que je recommande ça Ă tout entrepreneur « prouve ta valeur, montre des rĂ©sultats concrets le plus vite possible et ne reste pas dans powerpoint » et après, l’Ă©norme chance c’est bien sĂ»r d’avoir Jake Knapp derrière, qui sort le livre qui devient un succès mondial et puis aussi, j’ai Ă©tĂ© invitĂ© très tĂ´t chez Google en fait. Google ils ont organisĂ©  des confĂ©rences dĂ©diĂ©es au design sprint et j’ai Ă©tĂ© invitĂ© en 2017 chez eux Ă San Francisco. On Ă©tait juste 100 participants.
– Ah ouais, ça donne une certaine autoritĂ© en fait pour dire « regarde la photo de moi Ă google mec »
– Ahah, c’est vrai, le truc cool, c’est que ce n’était pas des confĂ©rences publiques mais des confĂ©rences sur invitation. On n’était que 100 du monde entier
dont 50 googlers, et c’est lĂ bas que j’ai rencontrĂ© Jake en chaire et en os. On s’est hyper bien entendus et ça c’Ă©tait vraiment le game changer, on est maintenant carrĂ©ment devenus amis ce qui n’Ă©tait pas du tout prĂ©vu au dĂ©part, et ça nous a permis de faire plein de choses avec lui, on a fait des workshops en suisse, Ă Paris, on en refera et ça nous a permis aussi de cĂ´toyer je dirais les meilleurs dans cette mĂ©thode lĂ mais aussi les meilleurs designers au monde tout court.
Des gens de chez Google, Apple, Microsoft, Airbnb, LinkedIn, Facebook…
c’est des personnes qu’on connaĂ®t personnellement parce que j’ai eu la chance d’ĂŞtre invitĂ© lĂ bas.
ah ouais donc ça ça t’ai bien aidĂ© niveau autoritĂ© puis après pour aller vendre les design sprint. Il y’a aussi un truc pour ton business c’est que ça peut
marcher pour tout type de sociĂ©tĂ© mais aussi pour les grosses sociĂ©tĂ©s et ce genre de truc c’est cool parce dĂ©jĂ ils ont de l’argent donc ils peuvent te payer, donc c’est toujours mieux et surtout ils voient vraiment des projets faire des bonds en avant alors qu’avant ça prenait  des annĂ©es Ă sortir et je pense que pour ces grosses sociĂ©tĂ©s qui sont va dire, ankylosĂ© dans leur processus, le design sprint ça peut leur apporter un booster est ce que c’est ça que tu vois aussi ou je me trompe ,c’est plutĂ´t des start up qui l’utilisent ?
Non tu as absolument raison fait, quand tu lis le bouquin de Jake, il parle de start-ups
Ă€ Google Ventures, mais qu’on se le dise : les start up de l’Ă©poque avec lesquels il a travaillĂ© c’Ă©tait Slack, Uber
– Ouais ils avaient dĂ©jĂ levĂ© des millions, si ils Ă©taient chez Google Ventures, ça allait dĂ©jĂ bien pour eux. Donc Slack etc c’est dĂ©jĂ les toutes belles startups.
Le design sprint très utile en fait pour tout type de start up mais clairement lĂ oĂą les intĂ©rĂŞts sont les plus grands et les plus importants je dirais c’est dans les grandes entreprises (corporates). On est en 2020, on sort de ce Covid… enfin j’en sais rien, mais j’espère qu’on en sort est tout le monde, dit que le remède au Covid c’est l’Innovation, c’est gĂ©nial faut innover, il faut innover… mais les gens parlent d’innovation ; disent qu’il faut innover mais pour de vrai ils font quoi ?
– On va se dire la vĂ©ritĂ© : ils ont aucune idĂ©e de comment innover.
– Ils utilisent le mot « innover » c’est peut-ĂŞtre une ligne sur un budget quelque part, et c’est une envie, mais concrètement comment on
Innove ? HĂ© ben lĂ ,nous on vient avec le Design Sprint, un savoir-faire,  une mĂ©thode qui est qui a fait ses preuves avec des prototypes etc… En fait plus j’avance, plus je me rends compte d’une chose c’est que l’innovation c’est Ă moitiĂ© de la mĂ©thode mais c’est aussi le rythme. C’est amener l’Ă©nergie en fait…
Oui l’intensitĂ©, c’est comme passer du liquide aux solide pour l’eau. Il faut qu’il y ait une intensitĂ© et là ça va crĂ©er quelque chose de nouveau. Si on veut pas d’intensitĂ© il y aura jamais d’innovation.
– Exactement et ces entreprises qui sont dans leur routine, dans leurs processus et puis ils ont une journĂ©e type alors ils s’envoient des emails, font un meeting et travaillent sur des projets en mĂŞme temps pendant la mĂŞme journĂ©e et c’est en fait il y Ă un rythme qui est de base très long, et puis un vrai manque de focus en fait que le design sprint va venir court-circuiter.
Ca ne veut pas dire que tu dois travailler que en design sprint, c’est de la folie, moi je le fais mais je ne le conseille Ă personne, par contre pour une entreprise tu te dis une fois par quarter ou tous les six mois, … on se pose une semaine et on rĂ©flĂ©chit sur un grand projet ou sur une milestone on se donne quelques jours pour se focaliser uniquement
lĂ -dessus.  Et c’est comme ça que tu peux lancer des trucs importants.
– Est-ce que tu aurais un exemple avec l’un de tes clients que tu pourrais partager avec nous ?
– Pas souci, j’ai tellement d’exemples !
On a travaillĂ© par exemple avec la sociĂ©tĂ© Autodesk qui font les logiciels de 3D (Maya, 3DsMax) d’architecture comme Autocad ou Archicad, ou le BIM. Ce sont les leaders des  logiciels architecture dans le monde. Et ils avaient un gros problème, Ă ce moment lĂ ils avaient de 120 produits qui Ă©taient traduits en 18 langues ce qui les rendait beaucoup plus lents que les start up parce qu’en fait dès qu’ils lançaient une nouvelle fonctionnalitĂ© elle devait ĂŞtre traduite en 18 langues et ces traductions ils
travaillaient avec des mecs dans le monde entier. Ils extrayaient les champs de textes, et les intĂ©graient Ă la main dans des feuilles excel,  ils n’avaient pas trouvĂ© mieux…
Et on a designé en 5 jours un outil maison pour leur permettre de streamliner ce processus. De gérer toutes leurs traductions au niveau de tous leurs produits.
Sur ce genre de sprint, le ROI il est juste énorme. Ça c’est un exemple très concret.
On a fait des sprints sur des sites, sur des produits digitaux bien sûr, mais aussi sur de la
StratĂ©gie, de la rĂ©organisation d’entreprise,  on a fait des sprints sur de l’architecture aussi -repenser entièrement un Ă©tage d’un bâtiment-  en co-crĂ©ant avec l’équipe.
Je dirais aussi qu’il y a un trend qui Ă©merge vraiment c’est tout ce qui est liĂ© Ă
l’Ă©cologie et le sustainable.
les entreprises disent plus seulement qu’ils veulent ĂŞtre sustainable pour faire du greenwashing mais pense vraiment Ă le faire pour de vrai.  Ca c’est compliquĂ©, comment tu deviens sustainable pour de vrai, qu’est ce que ça implique, et puis lĂ il ya
vraiment tout un des choses vraiment très intéressante à explorer. On est vraiment dans
d’exploration donc on a fait pas mal de sprint sur ces sujets. Â On a fait aussi des sprints avec
des start ups, Climeworks par exemple qui est une start up Zürich l’une des plus
intĂ©ressantes Suisse. Ils ont créé une machine qui capte le CO2 dans l’atmosphère. On a fait des sprints avec eux il y a maintenant un an et demi et c’était hyper intĂ©ressant.  Ils viennent d’une culture très « ingĂ©nieurs ETH de Zurich » ils construisent des machines high-tech… Mais ils ne faisaient pas de workshops de prototypage ou de design. Et ça vraiment changĂ© leur façon d’aborder, ou de penser leur machine leur façon de prototyper.  Et maintenant ils ont une culture qui Ă©tait dĂ©jĂ intĂ©ressante mais qui est encore plus intĂ©ressante. Ils viennent d’ailleurs de lever 100 millions ce qui n’est pas rien quand mĂŞme, pour une startup
suisse, c’est pas que grâce au design sprint (rires), mais je pense que ça les a aidĂ©s parce qu’il
abordent les choses avec peut-ĂŞtre plus de fluiditĂ©, il acceptent de prototyper de choses plutĂ´t de construire.  C’Ă©tait hyper intĂ©ressant.
– Effectivement ça illustre bien la puissance du design sprint, et maintenant j’aimerais un peu revenir sur ton
parcours d’entrepreneur, donc tu as donc lancĂ© ta sociĂ©tĂ© en 2016 et tu as mis combien de temps avant de te dire « lĂ j’ai tirĂ© la langue mais ça commence Ă bien fonctionner » ?
– On tire toujours la langue Damien (rires)
Mais aujourd’hui on est on est trois Ă temps plein, on travaille avec d’autres
personnes aussi qui sont autour de nous. j’aurais pu ĂŞtre plus grand et scaler plus si je voulais, mais on a dĂ©cidĂ© de rester petits parce qu’on est plutĂ´t Ă chercher des partenariats avec d’autres qu’à vouloir ĂŞtre une agence qui fait tout.
Typiquement, le design sprint c’est le dĂ©but d’un projet et puis après l’idĂ©e, c’est qu’on va pas exĂ©cuter le projet jusqu’Ă la fin, nous-mĂŞmes.
On va plutôt travailler des partenaires qui eux vont faire la partie réalisation du projet
et nous on est concentrés que sur le Sprint.
Et puis c’est le choix en fait de rester petit mais très seniors, qui n’a rien Ă voir avec les finances mais qui est plutĂ´t un choix stratĂ©gique,  ça nous permet de resister beaucoup mieux pendant cette crise du COVID-19, que d’autres qui ont engagĂ© Ă 50
personnes.
Et alors tu me demandais à quel moment j’ai sentis que ça commençais à marcher ?
Je pense que j’ai eu de la chance parce que je me lance en 2016, j’avais prĂ©vu de ne pas  pouvoir en vivre du tout pendant une annĂ©e, donc j’avais un petit peu d’Ă©conomies qu’il permettait de survivre pendant une annĂ©e, et puis j’ai eu un enfant Ă ce moment lĂ aussi, et puis au bout de je pense quatre mois j’ai commencĂ© Ă pouvoir me sortir un salaire.
– Ahh ouais ! Ca a Ă©tĂ© rapide, tu as pris le bon trend au bon moment, c’est cool !
-Oui, en tous cas les premiers design sprints sont arrivĂ©s assez tĂ´t ça m’a permis de tourner Ă ma toute petite Ă©chelle, j’étais indĂ©pendant, j’étais freelance, et puis après ça après ça a Ă©tĂ© de mieux en mieux…
– Alors ben voilĂ on a pris le COVID-19 en pleine face comme tout le monde, donc lĂ c’est pas une très belle annĂ©e pour l’instant, mais je pense qu’on s’en sort beaucoup mieux que d’autres, bien sĂ»r et voilĂ je suis très positif sur la suite parce que je pense qu’on rĂ©pond vraiment Ă un besoin, surtout que maintenant on est capable de faire le workshop et ça je n’ai pas dit, -mais c’est très important- on a dĂ©veloppĂ© une pratique du design sprint. Le Remote design sprint, donc maintenant on peut faire des sprints de cinq jours entièrement Ă distance au moyen d’outils genre Miro ou Mural qui sont des white board virtuels et on peut faire des sprints dans le monde entier et ça c’est quand mĂŞme gĂ©nial. J’ai pu faire des sprints avec des gens en Afrique, aux Etats unis et peut-ĂŞtre bientĂ´t en Asie et c’Ă©tait juste quelque chose que je n’avais jamais vraiment explorĂ©.
– Mais ça c’est Ă©norme pour toi, le fait d’être petits et vous pouvez ĂŞtre hyper spĂ©cialisĂ©s donc vous avez un super knowledge lĂ dedans.  Vous pouvez toucher tout le monde terre et ça ça change complètement du bassin romand , ça donne une autre dimension.
– C’est clair ça pose aussi d’autres problèmes parce qu’on opère depuis la suisse on a peut-ĂŞtre aussi des tarifs suisses…
– Oui mais si tu es le meilleur, ils sont d’accord de payer (rires)
– Et voilĂ c’est clair ! Exactement, non mais c’est vrai, je pense
qu’on a on aussi une qualitĂ© suisse et les gens aiment travailler avec nous parce que mener ces sprints de 5 jours c’est quand mĂŞme pas une mince , on sait le faire, et on le fait très bien.  Avant on a parlĂ© d’à quel point c’est difficile de libĂ©rer une personne importante plusieurs jours et si tu leur demandes ce temps, il faut que derrière le workshop il dĂ©fonce quoi (rires) il faut que ça marche !
Donc je pense que c’est aussi pour ça que qu’on nous appelle et puis ce COVID ça a Ă©tĂ© pour nous une sorte de chance, puisque ça nous a challengĂ© ĂŞtre capables de faire nos workshops dans le monde entier, en temps rĂ©el.
 En fait, je suis en train de comprendre tellement de choses que le fait de travailler en collaboration. Ce qui est important c’est travailler en LIVE, d’ĂŞtre dans le moment. Peu importe ta position gĂ©ographique et oĂą tu trouves, ou mĂŞme le fait d’être dans la mĂŞme pièce. Il faut crĂ©er ce moment oĂą tu te sens connectĂ©, ĂŞtre ensemble,  mĂŞme Ă distance.
– Et tu arrives Ă trouver la mĂŞme intensitĂ©, le mĂŞme rĂ©sultat que lorsque tu es physique ou est ce que parfois il y a des temps morts ?
Alors, on arrive Ă garantir les mĂŞmes rĂ©sultats , parce que les outils numĂ©riques permettent d’accĂ©lĂ©rer les choses qui prennent du temps quand ils sont faits en physique, par exemple coller – dĂ©coller des post-it. C’est bĂŞte mais ça prend du temps.
Donc il y a des choses qui sont plus rapides online,  mais ça amène aussi d’autres problèmes dans le sens oĂą on doit faire des journĂ©es plus courtes parce que c’est fatigant d’ĂŞtre devant une webcam, on doit faire plus de pauses etc mais par contre quand tu rĂ©flĂ©chis niveau confort de travail pour les gens, pas besoin de se dĂ©placer, ils peuvent quant ils veulent prendre une pause. Tu arrĂŞtes la webcam et tu vas prendre un truc dans ton frigo. Donc en fait les gens ils sont plus relax. Au final il y a du pour et du contre le full online.  LĂ tout de suite, on est dans une situation un peu inĂ©dite parce que mes deux prochains sprints seront en physique et puis les deux suivants en remote, donc on est vraiment dans un espèce d’entre-deux. Et puis dans l’avenir je pense qu’on va faire vraiment un mix des deux et c’est ça qui est assez cool.
La vraie puissance du remote c’est que si tu as besoin d’un expert, tu peux les intĂ©grer dans ton sprint mĂŞme Ă distance et ça c’est gĂ©nial.
– Je voulais parler d’un truc : je suis sur Linkedin et tu postes quand mĂŞme Ă©normĂ©ment de contenu est ce que c’est quelque chose que tu as fait dès le dĂ©but ? Quel est le retour sur tout ce contenu que tu crĂ©es parce que ça prend un certain temps Ă crĂ©er j’imagine ?
– Je dirais c’est un peu la diffĂ©rence entre la vie et la mort, enfin en 2020. Je pense que nous ce qu’on vend c’est du service, on se vend nous-mĂŞmes finalement,  on vend notre expertise.  Et puis Ă l’heure actuelle avoir un joli site web quelque part mĂŞme bien rĂ©fĂ©rencĂ© sur google ça ne suffit plus en fait. Si tu vends des commoditĂ©s genre des pièces et des boulons sur Amazon ou Zalando ça peut marcher,  mais quand tu vends du service, les gens ils veulent savoir Ă qui ils ont affaire, et puis veulent un peu se connecter avec toi donc je pense que c’est venu naturellement.  Je le fais  de manière complètement dĂ©sintĂ©ressĂ©e, c’est l’idĂ©e de partager notre quotidien de partager notre histoire parce que je crois que les gens sont intĂ©ressĂ©s Ă nous suivre et nous supportent. Plus tu es capable de montrer ce que tu sais faire, ils te contactent et voient que c’est vraiment toi derrière tu crĂ©es de la confiance.
Je pense que c’est important en fait, mais c’est aussi un peu ce que tu fais avec ton Podcast ?
– Oui je suis d’accord, je pense que la stratĂ©gie de contenu elle est obligatoire, de plus en plus on va Ă©clater les grandes marques et tu vas acheter Ă des gens que tu connais et surtout encore plus des services comme le tiens qui ont un certain prix. Le type qui prend le risque de te faire venir dans sa sociĂ©tĂ© et il y aura le CEO et toutes les personnes importantes qui seront lĂ , il se dit « Si le mec il foire, ça va me retomber dessus » du coup ce contenu permet de montrer ta personnalitĂ© (on voit que tu es un gars sympa)
– Merci
– Mais aussi ça va vraiment rassurer la personne au moment de l’achat mais après, c’est pas facile de crĂ©er ce contenu on a pas l’habitude de se filmer, les gens plus jeunes ont l’habitude avec ça mais pour les gens plus vieux Ă partir des millenials c’est quelque chose de nouveau. Il faut casser ça. Les gens ils ont parfois de la peine Ă comprendre ce switch
– Oui c’est vraiment clair, aussi on vit en suisse et on vient d’une culture oĂą ça n’est pas bon de se montrer. Alors j’espère que je le fais bien :
quand je montre ma tĂŞte c’est pour raconter quelque chose, j’espère d’utile ou mĂŞme, d’intelligent. En tout cas qui amène quelque chose et je vais toujours faire attention de ne pas ĂŞtre lĂ pour ĂŞtre lĂ juste pour faire plaisir Ă l’algorithme.
On essaie de crĂ©er du contenu qui a de la valeur ce qu’on arrive quand mĂŞme un temps Ă faire de plus en plus naturellement parce que en fait pour ĂŞtre franc j’avais essayĂ© au dĂ©part de faire des vidĂ©os Il y a dĂ©jĂ deux ou trois ans mais je n’Ă©tais pas Ă l’aise devant la camĂ©ra j’ai pas du bon matos et c’était une bonne idĂ©e mais que j’avais vite abandonnĂ©e.  Et puis maintenant ça fait cinq ans que je mène des design sprints et on a quand
même plein de choses à montrer on a beaucoup plus envie de le faire aussi et maintenant ça me vient naturellement je peux mettre devant une caméra tu me donnes un sujet tu me poses une question et je peux te faire une petite vidéo. C’est aussi pour ça que je réponds
volontiers aux invitations de podcasts  -merci de m’inviter-  parce que on est toujours dans une dĂ©marche oĂą on doit expliquer ce qu’est le sprint.
– L’évangĂ©lisation
– VoilĂ ! Et je suis sincèrement convaincu que ce qu’on fait, ça peut vraiment
changer le monde dans le sens où le fait de travailler quelques jours avec les bonnes personnes dans le plus grand secret fait bouger les choses dans le bon sens. Cette collaboration proche c’est une culture qu’il faut acquérir.
– Et pour ta stratĂ©gie du contenu tu as une sorte de calendrier ou… ?
– Si seulement. Tu sais moi je rĂŞve d’engager un Head of marketing ou un growth hacker, tu vois quelqu’un qui maĂ®trise ces trucs qui pourrait me faire un super calendrier, qui pourrait parler Ă ma place, qui pourrait mettre tout ça en place… mais on l’a jamais fait pour l’instant. Actuellement c’est vraiment fait naturellement, avec le cĹ“ur, c’est simplement quand j’ai un truc Ă dire je le dis, et puis voilĂ et vraiment je ne compte pas…
– Mais toi tu as rĂ©ussi Ă trouver le bon rythme pour toi
Oui, je pense aussi, tu sais il y a un concept japonnais le ikigai : qu’est ce qui te fait plaisir, en quoi tu es bon et tu amènes de la valeur, pourquoi les gens sont prĂŞts Ă te payer etc … et au milieu c’est ton ikigai.  Moi je pense sincèrement que j’ai trouvĂ© le ce que j’aime faire ces Design Sprints. On est bons lĂ dedans et on apporte de la valeur. On crĂ©e quelque chose de positif. Et une fois que tu as trouvĂ© ton ikigai,  tu en parles très volontiers avec le plus grand – On va terminer le Podcast avec 3 questions ; la première c’est est ce que il y a un livre que tu as lu rĂ©cemment ou un livre qui a vraiment changĂ© ta vision sur l’entrepreneuriat ?
– Made to Stick, de Dan et Chip Heath. C’est un livre que je trouve vraiment , plus ou moins considĂ©rĂ© comme un livre de psychologie ou d’UX user experience design , mais en fait ça va bien au-delĂ .  Ça parle de comment certains idĂ©es survivent et d’autres meurent. Ils parlent beaucoup de la manière dont tu peux crĂ©er de l’attention chez les gens, qu’est ce qui fait qu’un truc qui va marcher puis l’autre truc qui va pas marcher… et c’est ultra intĂ©ressant
– C’est pas uniquement destinĂ© aux designers, c’est un livre qui sera utile aux personnes qui font du marketing, qui Ă©crivent du contenu, qui cherchent Ă attirer l’attention – dans le sens positif du terme- . Bref c’est un super livre.
– Excellent alors ma deuxième question : est ce qu’il y a un software ou un outil dont tu es tombĂ© amoureux rĂ©cemment ?
– Oui, en fait on a organisĂ© rĂ©cemment une confĂ©rence qui s’appelle Innovation Today (#itoday) en collaboration avec l’EPFL, et qui devait avoir lieu entièrement physiquement mais Ă cause du COVID on a dĂ» repenser la confĂ©rence pour la faire en partie online. On a dĂ» beaucoup apprendre et c’était hyper passionnant et on s’est formĂ©s Ă OBS qui est un outil libre de droit et gratuit qui permet en fait de capter des images et puis de faire des livestreams.  C’est tellement cool. Le soft est moche et un peu brut, mais c’est très puissant et hyper crĂ©atif parce que tu peux
produire tes propres vidéos mais en live, y ajouter des effets et tout streamer live.
On a beaucoup jouĂ© avec ça ces derniers mois et pour moi c’est un peu la prochaine limite en termes de design j’ai eu vraiment le plaisir Ă dĂ©couvrir cet univers, c’est un peu comme si  je redĂ©couvrais Photoshop mais pour de la video live.
– Ma dernière question : tu as quel âge ?
– J’ai 36 ans
– Moi 33
– On est des vieux milleniaux (rires)
– Donc ma vraie dernière question : est ce que pour toi rĂ©ussir dans la vie financièrement c’est plus facile pour notre gĂ©nĂ©ration ou celle de nos parents ?
– Non c’est beaucoup plus dur…  En fait je pense qu’il est beaucoup plus facile d’entreprendre, probablement, parce qu’il y a peut-ĂŞtre plus d’opportunitĂ©s : il y a le digital c’est un terrain de jeu oĂą l’on a un avantage indĂ©niable parce que c’est plus de notre gĂ©nĂ©ration, donc les opportunitĂ©s sont immenses, mais par contre pouvoir en vivre, en tous cas en Suisse,  et avec une crise comme le COVID Ă l’heure actuelle tout te pousse Ă retourner dans une grosse entreprise avoir un salaire bien rĂ©gulier et c est presque comme si on te dĂ©goĂ»tait de crĂ©er tes propres projets entrepreneuriaux. En tout cas en Suisse,  c’est pas un excellent contexte en tout cas Ă l’heure actuelle.
– Oui en Suisse le terreau il est pas vraiment fertile pour ĂŞtre entrepreneur, parce qu’en tant qu’employĂ© tu es dĂ©jĂ tellement bien. Tu te dis « mais au fait pourquoi je vais me tuer ? »
– Exactement, en fait tu risques beaucoup plus que dans d’autres pays qui encouragent bien plus l’entrepreneuriat. Après, une fois que tu arrives si tu arrives Ă lancer le truc, et que ça fonctionne, lĂ tu peux t’éclater parce que tu as beaucoup moins de concurrence, on accède Ă des gens qui seraient inaccessibles dans d’autres pays parce que le pays est quand mĂŞme un petit il y a beaucoup de headquarters qui sont ici et on peut accĂ©der physiquement Ă ces personnes et du coup maintenant je dirais que nous Ă Design Sprint Ltd, on a un peu passĂ© le , on a cinq ans d’expĂ©rience et des choses Ă montrer tout ça lĂ je commence vraiment Ă m’Ă©clater maintenant en Suisse. Mais le dĂ©marrage est compliquĂ© ça c’est sĂ»r.
– Comment les gens peuvent en savoir plus sur toi, le design sprint et ta sociĂ©tĂ©?
– Vous pouvez facilement aller sur Google vous tapez « design sprint » l’adresse c’est design-sprint.com vous me trouvez aussi sur LinkedIn, c’est lĂ ou je suis le plus, sous le nom de « Steph Cruchon »
– Super merci beaucoup pour ton temps et Ă la prochaine Steph !